Victor Hugo - poésie chantée d'un visionnaire

CD release 22 mai 2023

VICTOR HUGO - A VIANDEN. Ein Film von James Chan-A-Sue


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Textes - Lyrics - Liedtexte

1 Supposez que les peuples d’Europe… 

 

2 L'aube naît et ta porte est close 

Ma belle, pourquoi sommeiller?

A l'heure où s'éveille la rose,

Ne vas-tu pas te réveiller?

O ma charmante écoute ici

L'amant qui chante

Et pleure aussi!

 

Tout frappe à ta porte bénie.

L'aurore dit: je suis le jour!

L'oiseau dit: je suis l'harmonie,

et mon cœur dit: je suis l'amour!

O ma charmante écoute ici

L'amant qui chante

Et pleure aussi!

 

Je t'adore ange et t'aime femme.

Dieu qui par toi m'a complété

A fait mon amour pour ton âme,

Et mon regard pour ta beauté!

O ma charmante écoute ici

L'amant qui chante

Et pleure aussi!

 

3 L’attente

Monte, écureuil, monte au grand chêne,

Sur la branche des cieux prochaine,

Qui plie et tremble comme un jonc.

 

Cigogne, aux vieilles tours fidèle,

Oh! vole! et monte à tire-d‘aile

De l‘église à la citadelle,

Du haut clocher au grand donjon.

 

Vieux aigle, monte de ton aire

A la montagne centenaire

Que blanchit l‘hiver éternel;

 

Et toi qu‘en ta couche inquiète

Jamais l‘aube ne vit muette,

Monte, monte, vive alouette,

Vive alouette, monte au ciel!

 

 

Et maintenant, du haut de l‘arbre,

Des flèches de la tour de marbre,

Du grand mont, du ciel enflammé,

 

A l‘horizon, parmi la brume,

Voyez-vous fl otter une plume,

Et courir un cheval qui fume,

Et revenir ma bien-aimée?

 

4 Dieu qui sourit et qui donne

Et qui vient vers qui l'attend,

Pourvu que vous soyez bonne,

Sera content.

 

Le monde où tout étincelle,

Mais où rien n'est enflammé,

Pourvu que vous soyez belle,

Sera charmé.

 

Mon coeur, dans l'ombre amoureuse

Où l'enivre deux beaux yeux,

Pourvu que tu sois heureuse,

Sera joyeux.

 

5 J'étais seul près des flots

par une nuit d'étoiles.

Pas un nuage aux cieux,

sur les mers pas de voiles.

Mes yeux plongeaient plus loin

que le monde réel.

 

Et les bois, et les monts,

et toute la nature

Semblaient interroger

dans un confus murmure

Les flots des mers, les feux du ciel.

 

Et les étoiles d'or, légions infinies,

A voix haute, à voix basse, 

avec mille harmonies.

Disaient, en inclinant 

leurs couronnes de feu;

Et les flots bleus, que rien 

ne gouverne et n'arrête,

Disaient, en recourbant l'écume de leur crête :

C'est le Seigneur, le Seigneur Dieu !

 

6 Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre…

 

7 Roses et papillons

la tombe nous rassemble Tôt ou tard. Pourquoi l'attendre, dis ?

Veux-tu pas vivre ensemble Quelque part ? Quelque part dans les airs,

si c'est là que se berce Ton essor !

Aux champs, si c'est aux champs

que ton calice verse Son trésor !

 

Où tu voudras ! qu'importe !

oui, que tu sois haleine Ou couleur, Papillon rayonnant,

corolle à demi pleine, Aile ou fleur !

Vivre ensemble, d'abord !

c'est le bien nécessaire Et réel !

Après on peut choisir au hasard,

ou la terre Ou le ciel !

 

8 Suzette et Suzon

J‘adore Suzette,

Mais j‘aime Suzon.

Suzette en toilette,

Suzon sans façon.

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Rimons pour Suzette,

Rimons pour Suzon,

L‘une est ma musette,

L‘autre est ma chanson.

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

La main de Suzette,

La jambe à Suzon,

Quelle main bien faite!

Quel petit chausson!

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Je rêve à Suzette,

J‘embrasse Suzon,

L‘une est bien coquette,

L‘autre est bon garçon.

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Tapis pour Suzette,

Jardin pour Suzon,

Foin de la moquette,

Vive le gazon!

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

S‘il faut fuir Suzette

Ou quitter Suzon,

Et que je n‘en mette

Qu‘une en ma maison,

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Je quitte Suzette,

Je garde Suzon,

L‘une me rend bête,

L‘autre me rend bon.

Ah! Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

9 Oh! Quand je dors

viens auprès de ma couche, 

Comme à Petrarque apparaissait Laura, 

Et qu'en passant ton haleine me touche... 

Soudain ma bouche 

S'entr'ouvrira! 

 

Sur mon front morne où peut-être s'achève 

Un songe noir qui trop longtemps dura, 

Que ton regard comme un astre se lève... 

Soudain mon rêve 

Rayonnera!

  

 

Puis sur ma lèvre où voltige une flamme, 

Éclaire d'amour que Dieu même épura, 

Pose un baiser, et d'ange deviens femme... 

Soudain mon âme 

S'éveillera!

 

 

10 Guitare

Comment, disaient-ils,

Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ?

Ramez, disaient-elles.

 

 

Comment, disaient-ils,

Oublier querelles, Misère et périls ?

Dormez, disaient-elles.

 

 

Comment, disaient-ils,

Enchanter les belles Sans philtres subtils ?

Aimez, disaient-elles.

 

 

11 Si vous n’avez rien à me dire

Pourquoi venir auprès de moi?

Pourquoi me faire ce sourire

Qui tournerait la tête au roi?

 

Si vous n‘avez rien à me dire,

Pourquoi venir auprès de moi?

Si vous n‘avez rien à m‘apprendre,

Pourquoi me pressez-vous la main?

 

Sur le rêve angélique et tendre,

Auquel vous songez en chemin,

 

 

Si vous n‘avez rien à m‘apprendre,

Pourquoi me pressez-vous la main?

 

Si vous voulez que je m‘en aille,

Pourquoi passez-vous par ici?

Lorsque je vous vois, je tressaille :

C‘est ma joie et c‘est mon souci.

 

12 Un jour viendra où l’on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd’hui un instrument de torture…

 

13 Extase

 J'étais seul près des flots

par une nuit d'étoiles.

Pas un nuage aux cieux,

sur les mers pas de voiles.

Mes yeux plongeaient plus loin

que le monde réel.

 

Et les bois, et les monts,

et toute la nature

Semblaient interroger

dans un confus murmure

Les flots des mers, les feux du ciel.

 

Et les étoiles d'or, légions infinies,

A voix haute, à voix basse, 

avec mille harmonies.

Disaient, en inclinant 

leurs couronnes de feu;

Et les flots bleus, que rien 

ne gouverne et n'arrête,

Disaient, en recourbant l'écume de leur crête :

C'est le Seigneur, le Seigneur Dieu !

 

14 L’hiver

L'hiver blanchit le dur chemin

Tes jours aux méchants sont en proie.

La bise mord ta douce main ;

La haine souffle sur ta joie.

 

 

La neige emplit le noir sillon.

La lumière est diminuée... 

Ferme ta porte à l'aquilon !

Ferme ta vitre à la nuée !

 

Et puis laisse ton coeur ouvert !

Le coeur, c'est la sainte fenêtre.

Le soleil de brume est couvert ;

Mais Dieu va rayonner peut-être !

 

Crois à l'amour, toujours entier,

Toujours brillant sous tous les voiles !

A l'amour, tison du foyer !

A l'amour, rayon des étoiles !

 

Garde ton amour éternel.

L'hiver, l'astre éteint-il sa flamme ?

Dieu ne retire rien du ciel ;

Ne retire rien de ton âme !

 

15 Encore à toi 

À toi ! toujours à toi ! que chanterait ma lyre ?

A toi l’hymne d’amour ! À toi l’hymne d’hymen !

Quel autre nom pourrait éveiller mon délire ?

Ai-je appris d’autres chants ? sais-je un autre chemin ?

 

C’est toi, dont le regard éclaire ma nuit sombre ;

Toi, dont l’image luit sur mon sommeil joyeux ;

C’est toi qui tiens ma main quand je marche dans l’ombre,

Et les rayons du ciel me viennent de tes yeux !

 

Mon destin est gardé par ta douce prière :

Elle veille sur moi quand mon ange s’endort ;

Lorsque mon cœur entend ta voix modeste et fière ;

Au combat de la vie il provoque le sort.

 

N’est-il pas dans le ciel de voix qui te réclame ?

N’es-tu pas une fleur étrangère à nos champs ?

Sœur des vierges du ciel, ton âme est pour mon âme

Le reflet de leurs feux et l’écho de leurs chants !

 

 

 

Quand ton œil noir et doux me parle et me contemple,

Quand ta robe m’effleure avec un léger bruit,

Je crois avoir touché quelque voile du temple.

Je dis comme Tobie : Un ange est dans ma nuit !

 

 Lorsque de mes douleurs tu chassas le nuage,

Je compris qu’à ton sort mon sort devait s’unir,

Pareil au pasteur, lassé d’un long voyage,

Qui vit vers la fontaine une vierge venir !

 

 Je t’aime comme un être au-dessus de ma vie,

Comme une antique aïeule aux prévoyants discours,

Comme une sœur craintive, à mes maux asservie,

Comme un dernier enfant, qu’on a dans ses vieux jours.

 

 

 

Hélas ! je t’aime tant qu’à ton nom seul je pleure !

Je pleure, car la vie est si pleine de maux !

Dans ce morne désert tu n’as point de demeure,

Et l’arbre où l’on s’assied lève ailleurs ses rameaux.

 

 Mon Dieu ! mettez la paix et la joie auprès d’elle

Ne troublez pas ses jours, ils sont à vous, Seigneur !

Vous devez la bénir, car son âme fidèle

Demande à la vertu le secret du bonheur.

 

16 Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe… 

 

17 À Vianden 

Il songe.

Il s'est assis rêveur sous un érable.

Entend-il murmurer la forêt vénérable?

Regarde-t-il les fleurs?

Regarde-t-il les cieux?

 

Il songe. La nature au front mystérieux

Fait tout ce qu'elle peut pour apaiser les hommes;

Du coteau plein de vigne au verger plein de pommes

Les mouches viennent, vont, reviennent; les oiseaux

Jettent leur petite ombre errante sur les eaux;

 

 

Le moulin prend la source et l'arrête au passage;

L'étang est un miroir où le frais paysage

Se renverse et se change en vague vision;

Tout dans la profondeur fait une fonction;

Pas d'atome qui n'ait sa tâche, tout s'agite;

Le grain dans le sillon,

la bête dans son gîte,

Ont un but; la matière obéit à l'aimant;

 

 

L'immense herbe infinie est un fourillement;

Partout le mouvement sans relâche et sans trêve,

Dans ce qui pousse, croît, monte, descend, se lève,

Dans le nid, dans le chien harcelant les troupeaux,

 

Dans l'astre; et la surface est le vaste repos;

En dessous tout s'efforce, en dessus tout sommeille;

On dirait que l'obscure immensité vermeille

Qui balance la mer pour bercer l'alcyon,

Et que nous appelons Vie et Créantion,

Charmante, fait semblant de dormir, et caresse

L'universel trivail avec de la paresse.

Quel éblouissement pour l'oeil contemplateur!

 

 

De partout, du vallon, du pré, de la hauteur,

Du bois qui s'épaissit et du ciel qui rougeoie,

Sort cette ombre, la paix, et ce rayon, la joie.

 

Et maintenant, tandis qu'à travers le ravins,

Une petite fille avec des yeux divins

Et de lestes pieds nus dignes de Praxitèle,

Chasse à coups de Sarment sa chèvre devant elle,

 

Voici ce qui remue en l'âme du banni:

Hélas! tout n'est pas dit n'est pas fini

Parce qu'on a creusé dans la rue une fosse,

Parce qu'un chef désigne un mur où l'on adosse

De pauvres gens devant les feux de pelotons,

Parce qu'on exécute au hasard, à tâtons,

Sans choix, sous la mitraille et sous la fusillade,

 

 

Pères, mères, le fou, le brigand, le malade,

Et qu'on fait consumer en hâte par la chaux

Des corps d'hommes sanglants et d'enfants encore chauds!

 

 

1 Supposez que les peuples d’Europe… 

 

2 Der Morgen graut, und deine Tür ist verschlossen. 

Meine Schöne, warum schlummerst du?

Zur Stunde, da die Rose erwacht,

Willst du nicht aufwachen?

O meine Liebste Höre hier

Der Liebhaber, der singt Und weint!

 

Alles klopft an deine gesegnete Tür.

Die Morgenröte sagt: "Ich bin der Tag!

Der Vogel sagt: Ich bin die Harmonie,

Und mein Herz sagt: Ich bin die Liebe!

O meine Liebste Höre hier

Der Liebhaber, der singt

Und weint!

 

Ich bete dich an, Engel, und liebe dich, Frau.

Gott, der mich durch dich vollendet hat

Hat meine Liebe zu deiner Seele gemacht,

Und meine Augen für deine Schönheit!

O meine Liebste Höre hier

Der Liebhaber, der singt Und weint!

 

3 Erwartung

Hinauf, Eichhörnchen, hinauf zur  Eiche,

Auf den nächsten Himmelsast,

Der sich biegt und zittert wie eine Binse.

 

Storch, auf den alten, treuen Türmen,

Oh, flieg! und flieg hinauf!

Von der Kirche zur Zitadelle,

Vom hohen Turm zum großen Kerker.

 

Alter Adler, steige von deinem Horst

Auf den hundertjährigen Berg

Den der ewige Winter weiß macht;

 

Und du, der du in deinem unruhigen Bett liegst

Nie sieht die Morgenröte stumm,

Steig hinauf, es lebe die Lerche,

Lerche, steige auf zum Himmel!

 

Und nun vom Baum herab,

Von den Pfeilen des Marmorturms,

Vom großen Berg, vom feurigen Himmel,

 

Am Horizont, inmitten des Nebels,

Seht ihr eine Feder flattern?

Und ein dampfendes Pferd galoppieren,

Und meine Geliebte zurückkehren?

 

4 Gott, der lächelt und gibt.

Und zu denen kommt, die auf ihn warten,

Vorausgesetzt, du bist gut,

Wird zufrieden sein.

 

Die Welt, in der alles funkelt,

Wo aber nichts entflammt,

Sofern Sie schön sind,

wird entzückt sein.

 

Mein Herz, im Schatten der Liebe

Wo zwei schöne Augen es berauschen,

Sofern du glücklich bist,

Wird fröhlich sein.

 

5 Ich war allein bei den Wellen

in einer Nacht voller Sterne.

Keine Wolke am Himmel,

auf den Meeren keine Segel.

Meine Augen tauchten tiefer ein

als die wirkliche Welt.

 

Und die Wälder und die Berge,

und die ganze Natur Schienen 

in einem verwirrenden Gemurmel

Die Fluten der Meere, die Feuer des Himmels zu befragen.

 

Und die goldenen Sterne, unendliche Legionen,

Mit lauter Stimme, mit leiser Stimme, 

und mit tausend Harmonien.

Sagten, ihre feurigen Kronen neigend

Und die blauen Fluten, von nichts regiert und nicht aufzuhalten;

Sie sagten, mit ihren schäumenden Köpfen:

Es ist der Herr, Gott der Herr!

 

6 Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre…

 

7 Rosen und Schmetterlinge

das Grab uns zusammenführt Früher oder später. Warum auf ihn warten, sag?

Willst du nicht irgendwo zusammen leben? Irgendwo in den Lüften,

wenn dort dein Aufschwung sich wiegt!

Auf dem Feld, wenn es das Feld ist

wo dein Kelch seinen Schatz ausgießt!

 

Wo immer du willst, es ist egal!

Ja, ob du Atem oder Farbe bist, du strahlender Schmetterling,

halbvolle Krone, Flügel oder Blume!

Erst einmal zusammen leben!

Das ist das notwendige und wirkliche Gut!

Danach kann man zufällig wählen,

oder die Erde oder den Himmel!

 

8 Suzette und Suzon

Ich liebe Suzette,

Aber ich liebe Suzon.

Suzette im Abendkleid,

Suzon ohne Stil.

Ah, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Reimt für Suzette,

Reimt für Suzon,

Die eine ist meine Musette,

Die andere ist mein Lied.

Ah, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Die Hand von Suzette,

Das Bein der Suzon,

Was für eine schöne Hand!

Was für ein kleiner Schuh!

Ah, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Ich träume von Suzette,

Ich küsse Suzon,

Die eine ist sehr kokett,

Die andere ist burschikos.

Ach, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Der Teppich für Suzette,

Der Garten für Suzon,

Weg mit dem Teppich,

Es lebe der Rasen!

Ah, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Wenn man vor Suzette fliehen muss

Oder Suzon verlassen,

Und ich soll nur eine wählen

Nur eine soll in mein Haus kommen,

Ach, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

Ich verlasse Suzette,

Ich behalte Suzon,

Die eine macht mich dumm,

Die andere macht mich gut.

Ach, Suzon, Suzette!

Suzette, Suzon!

 

9 Oh, wenn ich schlafe

komm zu meinem Lager, 

Wie dem Petrarca Laura erschien, 

Und wenn dein Atem mich berührt... 

Plötzlich wird mein Mund 

wird sich öffnen! 

 

Auf meiner düsteren Stirn, wo ein schwarzer Traum, der zu lange währte endet,

Lass deinen Blick wie einen Stern aufgehen... 

Plötzlich wird mein Traum strahlen!

 

Dann auf meiner Lippe, wo eine Flamme flattert, 

Leuchtet die Liebe, die Gott selbst reinigt, 

Gib einen Kuss und werde vom Engel zur Frau... 

Plötzlich wird meine Seele erwachen!

 

10 Gitarre

Wie, sagten sie,

Mit unseren Gondeln, Vor den Alguazils fliehen?

Rudert, sagten sie.

 

Wie, sagten sie,

Vergessen Streitereien, Elend und Gefahren?

Schlaft, sagten sie.

 

Wie, sagten sie,

Die Schönen verzaubern ohne Zaubertrank?

Liebt, sagten sie.

 

11 Wenn Sie mir nichts zu sagen haben

Warum kommen Sie zu mir?

Warum dies Lächeln,

Das dem König den Kopf verdreht?

 

Wenn Sie mir nichts zu sagen haben,

Warum kommen Sie zu mir?

Wenn Sie mir nichts zu lehren haben,

Warum drücken Sie mir die Hand?

 

Über den engelhaften und zärtlichen Traum,

An den Sie auf dem Weg denken,

 

Wenn Sie mir nichts zu lehren haben,

Warum drücken Sie mir die Hand?

 

Wenn Sie wollen, dass ich gehe,

Warum gehen Sie hier vorbei?

Wenn ich euch sehe, so hüpfe ich:

Das ist meine Freude und meine Sorge.

 

12 Un jour viendra où l’on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd’hui un instrument de torture…

 

13 Extase

Ich war allein bei den Wellen

in einer Nacht voller Sterne.

Keine Wolke am Himmel,

auf den Meeren keine Segel.

Meine Augen tauchten tiefer ein

als die wirkliche Welt.

 

Und die Wälder und die Berge,

und die ganze Natur Schienen 

in einem verwirrenden Gemurmel

Die Fluten der Meere, die Feuer des Himmels zu befragen.

 

Und die goldenen Sterne, unendliche Legionen,

Mit lauter Stimme, mit leiser Stimme, 

und mit tausend Harmonien.

Sagten, ihre feurigen Kronen neigend

Und die blauen Fluten, von nichts regiert und nicht aufzuhalten;

Sie sagten, mit ihren schäumenden Köpfen:

Es ist der Herr, Gott der Herr!

 

14 Der Winter

Der Winter macht den harten Weg weiß

Deine Tage sind den Bösen zum Opfer gefallen.

Der Kuss beißt deine weiche Hand;

Der Hass bläst deine Freude weg.

 

Der Schnee füllt die dunkle Furche.

Das Licht ist vermindert... 

Schließe deine Tür dem Aquilon!

Schließe dein Fenster der Wolke!

 

Und dann lass dein Herz offen!

Das Herz ist das heilige Fenster.

Die Nebelsonne ist bedeckt ;

Aber Gott wird vielleicht strahlen!

 

Glaube an die Liebe, die immer ganz ist!

Immer leuchtet sie unter allen Schleiern!

An die Liebe, du Zunder des Herdes!

Auf die Liebe, Strahl der Sterne!

 

Bewahre deine Liebe ewiglich!

Erlöscht im Winter die Flamme des Sterns?

Gott zieht nichts vom Himmel zurück ;

Ziehe nichts von deiner Seele zurück!

 

15 Immer wieder an dich

An dich! immer an dich! was soll meine Leier singen?

An dich die Hymne der Liebe! An dich die Hymne des Hymens!

Welcher andere Name könnte mein Delirium erwecken?

Habe ich andere Lieder gelernt, kenne ich einen anderen Weg?

 

Du bist es, dessen Blick meine dunkle Nacht erhellt;

Du, dessen Bild über meinem fröhlichen Schlaf leuchtet;

Du bist es, der meine Hand hält, wenn ich im Schatten wandle,

Und die Strahlen des Himmels kommen mir aus deinen Augen!

 

Mein Schicksal wird von deinem süßen Gebet bewacht:

Es wacht über mich, wenn mein Engel einschläft ;

Wenn mein Herz deine bescheidene und stolze Stimme hört ;

Im Kampf des Lebens fordert es das Schicksal heraus.

 

Gibt es im Himmel keine Stimme, die nach dir verlangt?

Bist du nicht eine fremde Blume auf unseren Feldern?

Schwester der Jungfrauen des Himmels, deine Seele ist für meine Seele

Der Widerschein ihrer Feuer und das Echo ihrer Lieder!

 

Wenn dein schwarzes, sanftes Auge zu mir spricht und mich betrachtet,

Wenn dein Kleid mich mit einem leichten Geräusch berührt,

Ich glaube, ich habe irgendeinen Schleier des Tempels berührt.

Ich sage wie Tobias: Ein Engel ist in meiner Nacht!

 

 Als du aus meinen Schmerzen die Wolke vertrieben hast,

Ich begriff, dass sich mein Schicksal mit deinem Schicksal vereinen musste,

Gleich dem Pastor, der von einer langen Reise müde ist,

Der am Brunnen eine Jungfrau kommen sah!

 

 Ich liebe dich wie ein Wesen, das über meinem Leben steht,

Wie eine uralte Ahnfrau, die vorausschauende Reden hält,

Wie eine furchtsame Schwester, die meinem Übel unterworfen ist,

Wie ein letztes Kind, das man in seinen alten Tagen hat.

 

Ach, ich liebe dich so sehr, dass ich allein bei deinem Namen weine!

Ich weine, weil das Leben so voller Übel ist!

In dieser trostlosen Wüste hast du keine Wohnung,

Und der Baum, auf dem du sitzt, hebt anderswo seine Zweige.

 

 Mein Gott, gib ihr Frieden und Freude!

Störe ihre Tage nicht; sie sind dein, Herr!

Du musst sie segnen, denn ihre treue Seele

Sie bittet die Tugend um das Geheimnis des Glücks.

 

 

16 Nous aurons ces grands États-Unis d’Europe… 

 

17 À Vianden 

Er sinnt. 

Er sitzt träumend unter einem Ahorn.

Hört er den ehrwürdigen Wald rauschen?

Betrachtet er die Blumen? 

Schaut er den Himmel?

 

 

Er sinnt.

Die Natur mit ihrem geheimnisvollen Antlitz gibt alles was sie kann, 

um die Menschen zu beruhigen.

Vom Hügel mit Reben bedeckt, 

zum Obstgarten voll von Äpfeln

fliegen die Mücken heran, fliegen fort und kehren wieder. 

Die Vögel werfen ihre kleinen flüchtigen Schatten auf das Wasser.  

 

Die Mühle lenkt die Quelle und staut ihren Lauf.

Der Weiher gleicht einem Spiegel, 

in dem die reine Landschaft sich wendet und sich verwandelt in eine vage Vision.

Alles in dieser Tiefe erfüllt eine Funktion.

Kein Atom, das nicht seine Aufgabe hätte. 

Alles ist in Bewegung. Das Korn in seiner Furche, das Tier in seinem Bau haben ein Ziel: Die Materie gehorcht dem Magnet.

 

Die weiten Wiesen sind ein einziges Gewimmel.

Überall die Bewegung ohne Nachlassen oder Stillstand

in dem, was keimt, wächst, sich hebt, sich senkt, sich aufrichtet

im Nest, im Hund,

der die Herden bedrängt.

 

Im Stern,und die Oberfläche ist wie unendliche Ruhe. Unten strengt alles sich an, oben schlummert alles.

Man könnte meinen, die dunkelrote Unendlichkeit,

welche das Meer bewegt,um den Alcyon zu wiegen, und die wir Leben und Schöpfung nennen,

scheint wie bezaubert zu schlafen und streichelt das allgegenwärtige Treiben mit Müßiggang.

Welch eine Verblendung für das betrachtende Auge!

 

Von überall, vom Tälchen, von der Weide, von der Höhe,

vom Hain, der sich verdichtet,

und vom Himmel, der errötet,

tritt dieser Schatten, der Frieden hervor,

und dieser Strahl, die Freude.

 

Und nun, während über die Schluchten

ein kleines Mädchen mit göttlichen Augen

und leichten, nackten, Praxiteles würdigen Füßen mit Hieben seiner Weinranke seine Ziege vor sich hertreibt,

 

hier das was die Seele des Verbannten bewegt:

Leider! Es ist nicht alles gesagt, es ist nicht alles getan,

weil man in der Straße eine Grube gegraben hat,

weil ein Anführer auf eine Mauer zeigt,

an die man arme Leute vor Erschießungskommandos stellt, 

weil man blindlings hinrichtet, 

willkürlich ohne zu unterscheiden

mit Schnellfeuer- und Gewehrbeschuss

Väter, Mütter, den Verrückten, den Räuber,

den Kranken.

Und weil man in der Eile verbrennt mit Kalk 

Körper von blutenden Männern und noch warmen Kindern!